Le 5 octobre 1970, l’attaché commercial du consulat britannique de Montréal, James Richard Cross, est kidnappé par le Front de libération du Québec (FLQ). C’est le début de la crise d’Octobre. Si la chronologie des événements est connue, l’accès à des documents et les recherches permettent, 45 ans plus tard, de jeter un éclairage nouveau, notamment en ce qui concerne les rumeurs de gouvernement provisoire. Jacques Beauchamp recueille l’analyse approfondie de Marc Laurendeau.
La fabrication d’une rumeur
Quand la crise d’Octobre survient, Robert Bourassa est un jeune premier ministre. Le 11 octobre, lors d’une rencontre avec Lucien Saulnier, président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Claude Ryan, éditeur du Devoir, lui parle d’une possibilité d’adjoindre un comité des sages à l’équipe de Robert Bourassa.
Le 14 octobre, le groupe des 16, composé notamment de René Lévesque et de Claude Ryan, demande qu’on négocie pour échanger les deux otages avec les prisonniers politiques, comme exigé par les membres du FLQ. C’est un geste d’affirmation nationale.
Ce geste renforce la rumeur d’un gouvernement parallèle prêt à renverser le pouvoir légitime. Le ministre Marc Lalonde s’en servira pour alerter l’opinion canadienne-anglaise grâce à la collaboration d’un journaliste du Toronto Star.
Ils étaient 6, et non pas 5
La cellule Libération du FLQ était dirigée par Jacques Lanctôt, principal auteur du manifeste qui a été lu à Radio-Canada le 8 octobre, à la grande surprise des membres, semble-t-il. Marc Laurendeau révèle que la cellule comprenait aussi un anglophone, Nigel Barry Hamer.
